C’est une découverte d’une ampleur exceptionnelle qui vient d’être annoncée par l’Inrap (Institut national de recherches archéologiques préventives). À Onnaing, dans le Nord, les archéologues ont mis au jour les vestiges d’une cité datant de près de 3 000 ans, soit de l’âge du Bronze final, à la frontière du premier âge du Fer.
Le site, localisé sur le futur parc d’activités de la vallée de l’Escaut, s’étend sur plusieurs hectares. Selon les premières analyses, il s’agirait d’une agglomération structurée, occupée durablement par une communauté organisée. Les archéologues ont retrouvé des habitations, des fosses de stockage, des foyers, mais aussi des traces de fortifications. “Ce n’est pas un simple hameau : c’est une cité, probablement un centre régional important à son époque”, explique Clémence Hardy, responsable des fouilles.
Un centre d’échanges et de rituels communautaires
Parmi les objets exhumés : de la vaisselle en céramique finement décorée, des outils en bronze, mais aussi des perles en ambre et en verre, signes d’échanges commerciaux avec des régions éloignées. L’un des éléments les plus surprenants est la présence de grands espaces ouverts pouvant avoir accueilli des rassemblements ou des banquets collectifs. Tout indique que ce lieu jouait un rôle communautaire majeur, probablement pour des cérémonies rituelles, des fêtes saisonnières ou des marchés. Ce genre de structures est rare dans le nord de la France à cette époque.
Une découverte qui rebat les cartes de l’histoire régionale
Jusqu’ici, peu de sites d’une telle envergure avaient été identifiés dans les Hauts-de-France pour cette période. Cette découverte offre ainsi une nouvelle lecture des dynamiques humaines au nord de la Gaule il y a trois millénaires.
« On pensait la région marginale sur le plan des échanges à cette époque. Ce site montre au contraire une vie sociale et économique active, structurée, et probablement connectée à d’autres territoires européens », ajoute Clémence Hardy.
Les fouilles devraient se poursuivre jusqu’à l’été 2025, avant que certains vestiges ne soient préservés in situ et d’autres transférés vers des laboratoires pour étude. Un projet d’exposition itinérante est déjà à l’étude pour partager ces trésors avec le grand public.
Victor Tille
Mathis Lavalley
Alexis Wambre